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13 décembre 2006

Safran ou les errements de l’Etat actionnaire

Je revenais le 14 novembre dernier sur les difficultés à assurer une fusion, particulièrement une fusion entre « égaux ».

Un nouvel exemple nous est donné par l’actualité : le cas Safran, qui a connu son point d’orgue lundi passé.

Voulue pour créer un géant de la défense et de l’aérospatiale, la fusion entre l’électronicien Sagem et le motoriste Snecma a eu lieu début 2005.

L’Etat, en qualité de propriétaire de Snecma, était d’abord réticent (blocage de Francis Mer, alors Ministre de l’économie).

Il s’est ensuite rallié au projet, celui-ci évitant les blocages d’une privatisation traditionnelle.

Malheureusement depuis de longs mois, la guerre des chefs fait rage entre Mario Colaiacovo (président du comité de surveillance) et Jean-Pierre Béchat (président du directoire).

A tel point que Thierry Breton évoque la « nécessité de tourner la page au conseil de surveillance » (samedi passé).

C’est fait ce lundi même. Mario Colaiacovo démissionnant dès janvier, et Jean-Pierre Béchat prenant sa retraite en septembre 2007.

Francis Mer lui est appelé à la rescousse lundi pour remplacé Mario Colaiacovo, lui qui ne croyait pas au projet il y’a seulement deux ans.

Une question peut venir à l’esprit : d’où viennent fondamentalement les problèmes ?

De la fusion même serait-on tenté de répondre.

En effet, il y’a déjà un an et demi (depuis la mise sur le marché des action Safran) que le marché reste sceptique à cette union.

Snecma, boostée par l’aéronautique et le spatial se porte très bien, tandis que Sagem est empêtrée dans les déboires de sa filiale téléphonie mobile, qu’il compte céder en 2007. Mais l’activité Défense  est également touchée puisqu’on vient d’apprendre que des irrégularités comptables, dont le montant avoisine les 100 millions d’euros, ont été commise.

L’Etat, premier actionnaire du nouvel ensemble (30% des actions), n’a pas vraiment étudié le dossier de fusion. Il s’est contenté de donner son accord sans prendre en compte tous les facteurs, et notamment les différences de cultures d’entreprise. Et lorsque l’agence des participations l’alertait en début d’année des tensions au sein du groupe, il était pressé à fusionner GDF et Suez.

Encore une fois, lorsque la fusion entre deux entités ne donne pas lieu à des complémentarités claires, et lorsque aucun actionnaire de référence ne se dégage, il est probable que le mariage capote, tout du moins un certain temps.

Je souhaite ajoutée une parenthèse (pour une fois) : l’action Sagem cote en ce moment environ 17 euros. Comme dit plus haut, le marché n’apprécie pas que des synergies claires ne soient pas au rendez vous.

Cependant, la valeur d’entreprise (et donc le cours de l’action) pourrait connaître une bonne année 2007 pour plusieurs raisons :

- l’arrivé de Francis Mer à la tête du groupe. Il a prouvé qu’il était capable de redresser des entreprises en difficulté (cf la sidérurgie).

- la probable vente de la division téléphonie mobile cette même année. Des discutions sont en cours avec d’autres fabricants.

- les rumeurs de rachat par l’électronicien Thales, qui donnerait cette fois un sens à une fusion.

Les prochains mois nous apporteront certainement des éclaircissements.

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